
La perte d’équilibre chez les personnes âgées est un phénomène fréquent, souvent sous-estimé, mais qui peut être le signe avant-coureur de troubles de santé plus graves. Elle constitue également un facteur de risque majeur de chute, première cause de mortalité accidentelle chez les plus de 65 ans selon Santé publique France. Comprendre les signes d’alerte, les causes possibles et les solutions adaptées permet d’agir à temps pour préserver l’autonomie. L’installation d’une téléassistance à domicile peut ainsi devenir une mesure préventive essentielle dès les premiers signes préoccupants.
Sommaire
- Quelles sont les causes fréquentes de perte d’équilibre chez les seniors ?
- Quels signes doivent alerter ?
- Quels sont les risques associés aux troubles de l’équilibre ?
- Quand consulter un professionnel de santé ?
- Quand envisager une téléassistance à domicile ?
- Prévention et aménagements recommandés
- FAQ
Quelles sont les causes fréquentes de perte d’équilibre chez les seniors ?
Avec l’avancée en âge, plusieurs mécanismes physiologiques peuvent affecter l’équilibre. Les principales causes incluent :
- Le vieillissement du système vestibulaire (oreille interne), essentiel au maintien de l’équilibre ;
- La diminution de la masse musculaire (sarcopénie) et de la force physique ;
- Les troubles visuels (cataracte, DMLA) qui perturbent la perception de l’espace ;
- Les effets secondaires de certains médicaments (sédatifs, hypotenseurs, psychotropes) ;
- Les maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou la démence ;
- Les troubles métaboliques (hypoglycémies, troubles électrolytiques) ;
- La déshydratation ou la malnutrition, fréquentes chez les personnes âgées vivant seules.
Selon le ministère de la Santé, près de 1 senior sur 3 de plus de 65 ans chute au moins une fois par an, chiffre qui atteint 50 % après 80 ans.
Quels signes doivent alerter ?
Certains signes doivent inciter à une vigilance accrue, notamment :
- Des vertiges fréquents ou récidivants ;
- Une sensation de jambes « molles » ou de déséquilibre lors de la marche ;
- Des appuis instables en position debout ou lors du lever ;
- Une difficulté à se relever après s’être assis ou allongé ;
- Des épisodes de chute, même sans blessure apparente.
Ces symptômes peuvent être progressifs ou survenir brutalement. Ils ne doivent jamais être banalisés, même s’ils semblent ponctuels. L’Assurance Maladie recommande un examen neuro-vestibulaire dès les premiers épisodes inexpliqués de perte d’équilibre.
Quels sont les risques associés aux troubles de l’équilibre ?
Les conséquences d’une perte d’équilibre répétée sont potentiellement graves. La chute constitue la principale complication, avec des impacts multiples :
- Traumatismes physiques : fractures (col du fémur, poignet), traumatismes crâniens ;
- Hospitalisations prolongées et perte d’autonomie ;
- Syndrome post-chute : peur de tomber, repli sur soi, dépression ;
- Entrée en institution dans 40 % des cas de chutes graves après 80 ans (source : DREES, 2023).
Une chute sur deux chez les plus de 75 ans a lieu au domicile, souvent en l’absence de témoin, ce qui retarde l’intervention médicale.
Quand consulter un professionnel de santé ?
Une évaluation médicale est recommandée dès la première chute ou trouble de l’équilibre inexpliqué. Le médecin traitant peut orienter vers :
- Un bilan gériatrique global (forces, vue, audition, cognition, médicaments) ;
- Une consultation en centre de prévention des chutes ou en service de gériatrie ;
- Une exploration ORL ou neurologique si un vertige est suspecté ;
- Un kinésithérapeute pour des exercices de rééducation de l’équilibre.
Selon la Haute Autorité de santé (HAS), une évaluation annuelle de la mobilité et du risque de chute est recommandée chez toute personne de plus de 65 ans présentant au moins un facteur de risque identifié.
Quand envisager une téléassistance à domicile ?
La téléassistance permet à une personne âgée vivant seule d’alerter rapidement en cas de chute ou de malaise à son domicile. Elle devient particulièrement pertinente dans les situations suivantes :
- Antécédents de chutes dans les 12 derniers mois ;
- Début de troubles de l’équilibre ou de la marche ;
- Problèmes cognitifs débutants (désorientation, oublis) ;
- Isolement social ou éloignement familial ;
- Retour à domicile après hospitalisation pour traumatisme ou pathologie invalidante.
Le Conseil départemental peut accorder une aide financière dans le cadre de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour la prise en charge d’un service de téléassistance. Le dispositif peut inclure un bracelet ou un médaillon d’appel, connecté 24h/24 à une centrale d’écoute.
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Prévention et aménagements recommandés
Limiter les risques de perte d’équilibre et de chute passe par une approche globale, incluant :
- Un aménagement sécurisé du domicile : rampes, tapis antidérapants, éclairage renforcé ;
- Une évaluation régulière des traitements par le médecin traitant ;
- Une activité physique adaptée : marche, gymnastique douce, tai-chi ;
- La correction des troubles visuels et auditifs ;
- Une alimentation équilibrée et une hydratation suffisante.
Le programme ICOPE (Integrated Care for Older People), mis en œuvre par l’Organisation mondiale de la santé et relayé en France par le ministère de la Santé, encourage le repérage précoce des fragilités fonctionnelles, dont les troubles de l’équilibre, chez les plus de 60 ans.
FAQ
À partir de quel âge les troubles de l’équilibre deviennent-ils fréquents ?
Les troubles de l’équilibre peuvent apparaître dès 65 ans, mais leur prévalence augmente fortement après 75 ans. Ils concernent environ 35 % des personnes de plus de 70 ans selon Santé publique France.
Une perte d’équilibre est-elle forcément liée à une pathologie grave ?
Pas nécessairement. Elle peut être liée à des causes bénignes (fatigue, médicaments, hypotension), mais elle doit toujours faire l’objet d’un bilan médical pour exclure une cause sous-jacente plus sérieuse.
La téléassistance est-elle remboursée par l’Assurance Maladie ?
Non, la téléassistance n’est pas remboursée par l’Assurance Maladie. Cependant, elle peut être partiellement financée par l’APA ou d’autres aides sociales locales. Certaines mutuelles proposent également une participation sous conditions.
Quelle est la différence entre un vertige et une perte d’équilibre ?
Le vertige est une sensation de rotation ou de mouvement de l’environnement, souvent liée à un trouble de l’oreille interne. La perte d’équilibre est une sensation d’instabilité, sans nécessairement de rotation perçue. Les deux peuvent coexister mais ont des origines différentes.
Un kinésithérapeute peut-il améliorer l’équilibre ?
Oui. Des séances de rééducation spécifiques, prescrites par un médecin, permettent de renforcer la stabilité, la coordination et la proprioception. Elles sont remboursées par l’Assurance Maladie dans le cadre d’un traitement médicalisé.
Quels sont les signes que le maintien à domicile devient risqué sans assistance ?
Des chutes répétées, des troubles cognitifs, une perte de mobilité, ou un isolement prolongé peuvent indiquer la nécessité d’un dispositif de téléassistance ou d’un accompagnement renforcé à domicile.






