Sénior à l'extérieur

La téléassistance mobile est un dispositif de sécurité permettant aux personnes âgées, isolées ou en situation de fragilité de solliciter de l’aide en cas de besoin, y compris en dehors de leur domicile. Contrairement aux systèmes de téléassistance classiques, souvent limités à une portée résidentielle, la version mobile repose sur des technologies de géolocalisation et de communication cellulaires. Mais est-elle réellement fonctionnelle sur l’ensemble du territoire français, y compris dans les zones rurales ou isolées ?

Sommaire

Comment fonctionne la téléassistance mobile ?

La téléassistance mobile utilise un boîtier, un médaillon ou une montre connectée munis d’une carte SIM et de capteurs GPS. En cas de déclenchement manuel ou automatique (détection de chute, inactivité prolongée), l’appareil transmet une alerte via le réseau mobile à une plateforme d’écoute disponible 24h/24. L’opérateur peut alors localiser la personne et engager une intervention adaptée (appels aux proches, aux secours, etc.).

Ce dispositif repose donc sur deux éléments essentiels :

  • la connectivité via les réseaux mobiles (2G, 3G, 4G selon les modèles)
  • le service de géolocalisation (GPS, parfois Wi-Fi ou réseau cellulaire)

La portabilité de ces systèmes permet une utilisation en dehors du domicile, lors de promenades, déplacements ou voyages à l’intérieur du territoire national, sous réserve de couverture réseau suffisante.

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Couverture réseau en France : les limites techniques

Le fonctionnement de la téléassistance mobile dépend directement de la qualité de la couverture mobile. En France, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) supervise l’amélioration de la couverture mobile via le programme « New Deal Mobile », lancé en 2018 entre l’État, l’Arcep et les opérateurs.

Selon le dernier rapport de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) publié en 2023, 99 % de la population est couverte en 4G par au moins un opérateur, mais seulement 94 % du territoire en surface l’est effectivement.

En pratique, certaines zones rurales, de montagne ou enclavées peuvent encore présenter des faiblesses ou des absences de signal (zones dites « blanches » ou « grises »). Ces zones peuvent affecter la fiabilité de l’alerte ou retarder la communication avec la plateforme de téléassistance.

Géolocalisation en extérieur et en intérieur

La précision de la géolocalisation dépend du type de technologie embarquée :

  • GPS : très précis en extérieur, mais moins efficace en intérieur ou dans des environnements urbains denses (effet canyon)
  • Wi-Fi : parfois utilisé en complément, surtout en intérieur, mais nécessite la détection d’un réseau connu
  • Triangulation cellulaire : permet une localisation approximative à partir des antennes relais

La combinaison de ces technologies améliore la fiabilité globale du système, mais la précision peut varier selon l’environnement. À l’extérieur, dans des zones bien couvertes, la localisation est généralement fiable à quelques mètres près. En revanche, en intérieur ou dans des lieux sans visibilité directe au ciel (forêts denses, tunnels, etc.), le fonctionnement peut être altéré.

Cas particulier des zones blanches

Les zones blanches sont des secteurs du territoire où aucun opérateur mobile ne fournit de service en 4G. L’État les identifie et les publie dans le cadre du dispositif de couverture ciblée, visant à les résorber progressivement. La liste actualisée des zones concernées est disponible sur le site de l’ANCT [Source : ANCT].

Dans ces zones, la téléassistance mobile perd tout ou partie de son efficacité. L’utilisateur ne pourra ni émettre une alerte ni être géolocalisé. Il est donc essentiel, pour les personnes résidant ou circulant fréquemment dans ces zones, de vérifier la couverture effective via les cartes interactives de l’Arcep ou les opérateurs.

Sécurité des données et confidentialité

Les dispositifs de téléassistance mobile traitent des données sensibles, notamment de santé et de géolocalisation. Leur traitement est encadré par le Règlement général sur la protection des données (RGPD) et la loi Informatique et Libertés.

Les opérateurs de téléassistance sont tenus, en tant que sous-traitants ou responsables du traitement, de garantir :

  • la minimisation des données collectées
  • la sécurisation des échanges via des protocoles chiffrés
  • le consentement éclairé de l’utilisateur
  • la conservation limitée des données

La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) recommande une vigilance particulière dans le choix des prestataires et la transparence des traitements.

FAQ

La téléassistance mobile fonctionne-t-elle en cas de perte de réseau ?

Non, en l’absence totale de réseau mobile (zone blanche), le dispositif ne peut ni transmettre l’alerte ni localiser l’utilisateur. Toutefois, certains modèles peuvent enregistrer l’alerte et la transmettre dès que le signal réapparaît.

La téléassistance mobile fonctionne-t-elle en déplacement dans un autre département ?

Oui, la téléassistance mobile fonctionne sur l’ensemble du territoire français sous réserve de couverture réseau. Elle est conçue pour accompagner l’utilisateur lors de ses déplacements.

Peut-on utiliser la téléassistance mobile en intérieur ?

Oui, mais la précision de la localisation peut être réduite. Le GPS peut rencontrer des obstacles en intérieur, bien que des technologies complémentaires (Wi-Fi, cellulaire) soient parfois utilisées.

La téléassistance mobile est-elle compatible avec tous les opérateurs ?

Les dispositifs incluent généralement une carte SIM multi-opérateur ou sont compatibles avec le réseau d’un opérateur spécifique. Il convient de vérifier la compatibilité lors de la souscription.

Existe-t-il une obligation légale de couverture totale du territoire pour la téléassistance mobile ?

Non, la téléassistance mobile n’est pas soumise à une obligation de couverture nationale. Toutefois, les opérateurs de téléphonie ont des obligations de couverture définies par l’Arcep, qui influencent indirectement la qualité de service des dispositifs.